Les Plans Nationaux d’Actions pour les espèces menacées constituent une des politiques mises en place par le Ministère en charge de l’Environnement pour essayer de stopper l’érosion de la biodiversité. Ils sont codifiés à l’article L.414-9 du code de l’environnement :

« Des plans nationaux d'actions pour la conservation ou le rétablissement des espèces visées aux articles L. 411-1 et L. 411-2 ainsi que des espèces d'insectes pollinisateurs sont élaborés et, après consultation du public, mis en œuvre sur la base des données des instituts scientifiques compétents lorsque la situation biologique de ces espèces le justifie. Ces plans tiennent compte des exigences économiques, sociales et culturelles ainsi que des impératifs de la défense nationale. Les informations relatives aux actions prévues par les plans sont diffusées aux publics intéressés ; les informations prescrites leur sont également accessibles pendant toute la durée des plans, dans les secteurs géographiques pertinents. Un décret précise, en tant que de besoin, les modalités d'application du présent article »

Le PNA est coordonné au niveau national par la DREAL Languedoc-Roussillon qui a confié son animation et sa mise en œuvre technique générale au Groupe Ornithologique du Roussillon (GOR).

Par ailleurs l'Emyde lépreuse est une espèce protégée-au niveau national et comme telle, en vertu de l'arrêté du 19 novembre 2007 fixant les listes des amphibiens et des reptiles protégés sur l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection (article 2) :

«I. - Sont interdits, sur tout le territoire métropolitain et en tout temps, la destruction ou l'enlèvement des œufs et des nids, la destruction, la mutilation, la capture ou l'enlèvement, la perturbation intentionnelle des animaux dans le milieu naturel.

II. - Sont interdites sur les parties du territoire métropolitain où l'espèce est présente ainsi que dans l'aire de déplacement naturel des noyaux de populations existants, la destruction, l'altération ou la dégradation des sites de reproduction et des aires de repos des animaux. Ces interdictions s'appliquent aux éléments physiques ou biologiques réputés nécessaires à la reproduction ou au repos de l'espèce considérée, aussi longtemps qu'ils sont effectivement utilisés ou utilisables au cours des cycles successifs de reproduction ou de repos de cette espèce et pour autant que la destruction, l'altération ou la dégradation remette en cause le bon accomplissement de ces cycles biologiques. »

Les zonages ci-après correspondent donc à une délimitation géographique partielle (c. à. d. en l'état des connaissances actuelles) des espaces physiques et biologiques cités à la définition du point II, pour cette espèce sur notre territoire national (des mentions de l'espèce existent en Aquitaine mais ne semble jusqu'alors pas liées à des populations autochtones).

https://www.occitanie.developpement-durable.gouv.fr/plan-national-d-actions-en-faveur-de-l-emyde-a1702.html

Au niveau de l’Occitanie, c’est une espèce déterminante des ZNIEFF de nouvelle génération. Son aire de répartition est très réduite en France : l'essentiel des populations structurées est concentré sur le département des Pyrénées-Orientales, la répartition totale étant réduite aux 4 départements littoraux. L’Emyde lépreuse est une tortue aquatique qui affectionne les rivières ou les petits cours d'eau y compris temporairement en eau. Elle n'est pas présente au delà de 300m d'altitude et occupe les rivières, cours d'eau temporaires et mares. Les milieux sont de préférence semi-ouverts avec des ripisylves et riches en nourriture. Pour les zones de ponte, l'émyde privilégie les petits micro-habitats de sol bien exposés au soleil, dépourvus de végétation ou à végétation rase. En prenant en compte ces éléments ainsi que les observations connues, des zones ont été établies pour délimiter leur présence avérée ou potentielle. Ces zones ont évolué depuis le 1er zonage 2014 : aLe PNA permet de développer les prospections et améliorer la connaissance de l'occupation de l'espèce. Les zonages, établis à partir du linéaire de cours d’eau où l’espèce est connue, se sont appuyés, soit sur une zone tampon de 50m autour du cours d'eau ou sur les milieux périphériques favorables (prise en compte de zone Natura 2000), soit par des expertises après visites de terrain. En aval les cours d'eau n'ont pas été étendus jusqu'à la mer quand les milieux étaient trop salins, et en amont l'altitude de 300m n'est pas dépassée (maxi 280m).

Les informations dans la table reprennent les denières années d’observation, la présence de jeunes et donc le type de population (observations ponctuelles, populations fonctionnelles ou extrapolation de populations), précisent le niveau de sensibilité et s’il y a eu des campagnes de captures ou non. De plus une classification en fonction du niveau de sensibilité a été élaborée.

Etant donné la discrétion de l'espèce et la découverte récente d'une partie conséquente des sites de présence, l'absence de zonage sur un cours d'eau ne signifie pas l'absence de l'Emyde lépreuse, mais uniquement l'absence d'information, faute de prospection suffisante.

Le pdf téléchargeable ci-dessous donne les détails de l'élaboration des zonages ainsi que le détail de la structure avec les champs et leurs informations dans la table.

Données espèce :

L’émyde lépreuse est une tortue aquatique, vivant principalement dans les rivières ou les petits cours d'eau temporaires ou permanents.

L'essentiel du cycle de vie est aquatique excepté la ponte et l'hivernage en bordure de cours d'eau. Les zones de ponte de l'émyde sont des micro-habitats de sol bien exposés au soleil, dépourvus de végétation ou a végétation rase. Ces habitats doivent être situés a un niveau suffisamment élevé au-dessus de l'eau pour ne pas être soumis à inondation pendant la période d'incubation (mai à aout). Les distances constatées entre habitat de ponte et milieu aquatique sont de l'ordre de quelques dizaines de mètres. Nous avons donc retenu un ordre de grandeur de 50 m dans un site hors crue, pour définir la de sensibilité maximale en bordure de cours d'eau.

Données zones :

Le travail sur la cartographie de répartition de l'espèce en Languedoc-Roussillon s'est fait à partir des données ponctuelles d'observations et de capture réunies depuis 1969 jusqu'à 2022.

Les linéaires de cours d'eau ont été extrapolés à partir des points d'observation, en considérant autant que possible les potentialités des milieux. L'exercice est parfois difficile compte tenu des longs linéaires entre points d'observations, et du faible niveau d'information sur les habitats utilisés par l'espèce.

Une classification des niveaux de sensibilité a été établie suivant la logique suivante :

-majeure : sites avec population fonctionnelle (reproduction), en milieu naturel peu modifié ;

-forte : :site avec population fonctionnelle dans un milieu artificiel ou fortement modifié ;

-moyenne : zones où des observations récentes ponctuelles ont été réalisées, sans découverte de population fonctionnelle ;

-faible : zones où des observations anciennes (antérieures à 1990) et ponctuelles ont été réalisées, sans confirmation depuis ;

-potentiel : extrapolation dans le même cours d'eau des zones de sensibilité majeure ;

-introduite : site de présence de l’espèce, mais avec une population introduite ;

-historique : population présumée disparue, suite à plusieurs prospections sans succès.

Attention l'absence de zonage sur un cours d'eau ne signifie pas l'absence de l'Emyde lépreuse, mais uniquement l'absence d'information faute de prospection suffisante. L'espèce est potentiellement présente dans les cours d'eau temporaires ou permanents et leurs annexes hydrauliques (bras morts, étangs...), en particulier dans les Pyrénées Orientales. Les cours d'eau fréquentés peuvent être de mauvaise qualité hydro-biologique ou morphologique (canaux recalibrés).

De façon générale, une largeur de 50 m. de chaque côté du centre du cours d'eau a été retenue pour inclure de potentielles zones de ponte.

Pour le Tech, compte tenu des nombreuses annexes hydrauliques, le périmètre du site Natura 2000 en aval du Pont de Céret a été retenu et légèrement adapté pour inclure des zones de présence connues ou retirer des zones d'habitat inadapté.